Jadis,
les peintres commençaient par le sens et lui trouvaient
des signes. Aujourd’hui, souvent, ils peignent des signes
et tentent, parfois, d’y trouver un sens. Les oeuvres de
Michel Bocart unissent et le signe et le sens. Des formes surgissent
de la matière, construisent l’espace, se manifestent
par des épaisseurs, des masses, des variations du clair
à l’obscur...
Sont-ce des formes vides de sens ? Non, car les formes en suggèrent
de nouvelles et créent dans l’esprit de celui qui
les regarde un nouveau monde qui n’a rien de commun avec
ce qui les animait au départ.
A ce stade, on pourrait dire que le tableau se suffit à
lui-même, puisqu’il engendre par ses matières
propres une valeur nouvelle. Or, Michel Bocart superpose une symbolique,
celle d’un signe puisé dans la tradition africaine.
Dès lors que le signe se confond avec le sens, il en acquiert
plus de force. Et ce jeu où les superpositions du signe-symbole
et de la forme se mêlent étroitement confère
au tableau un mystère qui se propage dans l’imaginaire.
L’artiste espère que son visiteur se plaira au «
non-finito », à cet inachèvement du plaisir
où surfaces et symboles, coeur et raison voyagent à
l’unisson.
Expo
à la Pommerage du 17 novembre au 2 décembre 2001.