Jacques Van Nerom est né à Bruxelles en 1930. Après cinquante années d'une brillante carrière de décorateur scénographe de théâtre (Théâtre National, Rideau de Bruxelles.) et de professeur de scénographie à l'INSAS, il a pu enfin matérialiser, depuis 1995, le rêve qui l'a poursuivi durant de nombreuses années : devenir sculpteur assembleur. Autodidacte en la matière, il s'est aussitôt adonné passionnément à la réalisation d'oeuvres qui, dès l'abord, se révèlent d'un grand intérêt.
Nous ne pourrions mieux saisir la personnalité de cet artiste et son oeuvre que ne l'a fait Thérèse LEDOUX-TRIFFAUX , que nous citons donc ci-après :
Les objets, outils ou instruments divers - principalement en bois, mais aussi en fer - recherchés par Jacques Van Nerom sont fouinés depuis de nombreuses années dans le milieu théâtral (pièces de machineries.) ou les anciens ateliers d'ébénistes, chinés sur les marchés aux puces (dossiers de chaises, formes à chapeaux,.)..ces objets ont tous perdu leur utilité première, mais ils ont encore un message à transmettre à ceux qui sauront leur ouvrir leur coeur; en tant que témoin du passés, ils sont riches d'une âme, celle de l'artisan qui, autrefois, les maniait avec force et respect.. Ainsi, chez Jacques Van Nerom , ce n'est pas la forme de l'objet seule qui motive la récupération, mais aussi sa fonction ou sa valeur symbolique. S'appropriant le réel pour le dérober à notre regard, l'artiste rejoint là les voies souterraines d'un romantisme, teinté parfois d'ambiguïté. Les sculptures assemblages de Jacques Van Nerom s'orientent vers deux directions : d'une part, une oeuvre, quelque peu baroque, à l'imagination ludique, qui laisse transparaître humour et ironie, plus souvent faite de grands formats et plutôt figurative et narrative, où la confrontation inattendue de certains objets accentue la poésie de la trouvaille, et d'autre part, une recherche de formes plus épurées, presque abstraites parfois, faisant vibrer la matière..En bref, une oeuvre d'une beauté zen, influencée parfois par les lignes d'un certain art africain ou extrême oriental...
Les dernières oeuvres de l'artiste, réalisées depuis 2002, sont plus dépouillées encore, se résumant à quelques traits, quelques lignes légères, droites ou courbes, qui s'expriment et s'envolent dans l'espace, retenues par le support d'un socle stable, point d'appui d'un assemblage où les fragments d'objets utilisés sont sublimés pour faire place à des oeuvres que nous pourrions dire, paraphrasant JP Sartre qu'elles "ne renvoient à rien qu'à elles-mêmes, elles sont, voilà tout; ce sont des absolus".
Exposition à la Pommerage les 22-23-29 et 30 novembre, et les 6-7 décembre 2003.