André Fricx est né à Tournai en 1928.
C’est à l’Académie de Bruxelles qu’il a reçu sa formation de sculpteur, chez Jacques Moeschal. Premier Prix des villes de Bruxelles (1963) et de Gand (1975), il est notamment l’auteur du relief en béton à l’aéroport de Zaventem et du Monument aux Morts de la rue de la Loi à Bruxelles. Certaines de ses œuvres se retrouvent dans les collections de l’Etat et de la Famille Royale de Belgique.
De ses sculptures, on a pu lire dans la presse : « …Ses sculptures ne se sentent pas mieux que dans l’ombre d’une tour d’église, car l’expression mélancolique des visages, les regards patients, les carcasses faméliques des sculptures accentuent leur désespoir. Tout comme les cathédrales gothiques du Moyen-Age devaient faire lever les yeux du croyant vers le ciel, ces sculptures entraînent le regard à s’élever ».
Pour mieux présenter cet artiste hors du commun, nous préférons citer deux regrettés grands formats de la critique d’art en Belgique : « André Fricx a été élève de Jacques Moeschal et a mené discrètement mais avec ferveur une carrière qui lui permet aujourd’hui de se retourner avec satisfaction sur son œuvre vigoureuse et sensible, composée principalement de pièces à la cire perdue, réalisées en un alliage de plomb, d’étain et d’argent dont la coloration grise, tantôt mate, tantôt brillante, est génératrice de mystère. L’aspect peu sonore et un peu triste du matériau fait penser au maillechort, alliage inaltérable de cuivre, de zinc et de nickel qui vise à imiter l’argent. Les œuvres d’André Fricx sont tantôt franchement abstraites et évoquent disques solaires, boucliers, plaques de blindage, tantôt elles s’accomodent d’un rappel de la figuration humaine et prennent la forme d’un personnage faisant offrande, ou groupent dans une verticalité adoratrice des êtres amaigris, tout en jambes, le torse creux ; ou encore, mêlant des deux inspirations. On voit naître alors des silhouettes minces, microcéphales, construites à la fois d’éléments métalliques protecteurs et de membres humains qui s’amalgament les uns aux autres dans une structure hybride qui n’est pas sans rappeler la vision de Zadkine. Je retiens de sa démarche une dignité profonde. » (Stéphane Rey).
« Style étiré, pointu qui convient au bronze en altitude. Cependant, le sculpteur n’en apprécie pas moins l’ouverture de lumière dans la surface rompue, chère à Jacques Moeschal. Mais André Fricx a trouvé son autonomie dans un lyrisme savamment maîtrisé, fier élan de la pensée pour l’espace et la sérénité. » (Paul Caso).
Exposition à la Pommerage du 25 septembre au 3 octobre 2004.