Michèle Marlière est née à Bruxelles en 1958 et réside aujourd'hui à Genval, dans une de ces anciennes et intemporelles demeures villageoises dont la façade à elle seule en dit souvent bien long sur ceux qui ont le bonheur d'y trouver refuge. Elle a étudié les Arts Plastiques à Bruxelles, et ensuite l'architecture d'intérieur à Saint-Luc.
Cette artiste pratique un art figuratif, utilisant avec une égale aisance et un indéniable talent les techniques de l'aquarelle, de l'huile, du crayon ou du pastel, avec lesquelles elle réalise portraits, paysages, scènes de rue. Elle s'est également fait une solide réputation dans la technique du trompe-l'oil, les patines et enduits d'art (stucco, tadelact,.), et se singularise depuis quelques temps avec ses « fragments de fresques® ». Il s'agit ici de supports modelés de différentes dimensions, dont l'aspect « déchiré » donne à croire qu'ils ont été arrachés d'un mur. Ces supports sont réalisés sur des enduits de chaux superposés, chaque couche présentant une granulométrie différente, condition sine qua non à la pérennité de l'ouvre. Ces supports sont ensuite peints selon la technique ancienne de la fresque, alliant enduits à la chaux et pigments naturels.
L'exposition que Michèle Marlière a offerte au public de la Pommerage en février 2005 lui a fait découvrir toutes les facettes de son art, avec un fil conducteur qui nous est cher à tous et qui trahit ses émotions et sa sensibilité à fleur de peau : l'Ode à la femme.
Pour cette grande artiste, l'art peut sortir d'une blessure, et la blessure ancestrale de la femme se traduit par la déchirure et la fragmentation. Loin d'être « féministe », Michèle Marlière affirme les valeurs féminines que recèlent aussi bien les femmes que les hommes : sensibilité, réceptivité, fragilité, créativité, intuition.que les formes féminines rendent bien sûr plus belles et attirantes.
Les compositions sont délicates, harmonieuses, suggestives à l'occasion mais jamais outrancières. Les teintes choisies sont tout en nuances, mais chaudes dans leur sobriété.
Dans cet arc-en-ciel de couleurs et de tendresse, l'artiste nous aide à redécouvrir, si besoin en est, notre plus radieuse raison d'exister et de rêver : la femme, qui fut de tous temps et restera à jamais la seule, comme se plaisait à l'écrire notre regretté Maurice Carême, à comprendre notre cour mouvant. Oiseau de douceur qui annonce le ciel de printemps et redonne goût à la vie, éternel objet de nos pensées, porteuse de vie et d'amour dont la chair est lumière. vraiment, ce fut une superbe exposition.
Exposition à la Pommerage du 19 au 27 février 2005.